ACCUEIL

Vous trouverez sur ce blog le récit illustré de photos, au jour le jour de deux voyages au Maroc en moto, réalisés en 2006 et 2008, des vidéos d'un voyage en Algérie en 2009 et un compte rendu d'une virée au Vietnam en moto de location. 

Compte Facebook : Edn Den

Patrick  et Eric

 Le Voyage 2006 en 4 mn
       

 

Le guide de Chris Scott auquel
 j'ai modestement contribué.

Récit du voyage 2008 ( 18 au 31 Oct )

Deux 400 XR au Maroc le retour

Le voyage 2006 fut si bien, que la décision de repartir dans les mêmes conditions mais sur un trajet différent s’est imposée d’elle-même.

Les voyageurs idem: Patrick et Eric, les motos : idem celle de Patrick ayant subit un lifting ( segmentation joints ) vu l’huile consommée lors du précédent voyage.
La suite........

18-10 Pujaudran Almeria 1200 Km



Réveil à 3h00, petit déj, chargement des motos et départ à 4h00 pour 1200 km et 13 heures de route à travers l’Espagne, pas grand-chose à raconter, si ce n’est que la prise électrique de l’attache remorque a cramé mais ça marche encore. 17h00 arrivée au port d’Almeria achat des billets pour Melilla cabine pour deux. Direction le camping La Garoffa pas génial d’un point de vue camping mais idéal pour nous, c'est-à-dire parquer la voiture et la remorque et très proche du port. Le camping est tenu par un Ecossais, j’ai fait un imper en lui disant : « you are English » le « NO » sec en retour m’a laissé c….
Chargement des motos, ‘’enfilage’’ de l’habit de lumière, une bière ou deux en terrasse pour patienter, on est prêt à embarquer.
Sur le port quelques 4x4 super préparés, surtout des espagnols, nous sommes les seules motos.


Nuit calme, mer d’huile, on ne s’est même pas rendu compte qu’on était sur un bateau.


Débarquement vers 7h00.



19 -10 Melilla debdou 250 Km


Les photos de la journée
Le bateau est à l’heure, à peine débarqué on est stoppé par des militaires espagnols pour laisser passer un convoi militaire de plusieurs dizaines de véhicules dont des blindés, c’est la guerre ou quoi ? on nous a rien dit, qué pasa aqui ?.
C’est à ce moment que la pluie commence à tomber, les militaires nous laissent passer, La ville est déserte, tout est fermé, on cherche une station service sans succès. Perception des combis de pluie et on se dirige donc vers la douane, ou je me fais engueuler par un douanier espagnol parce que j’ai pris le rond point à l’envers vraiment pas évident, bref il nous fait faire demi tour en nous menaçant d’une amende de 300€, encore un petit chef qui voulait faire du zèle devant ses sous-fifres. La sortie de l’Espagne se fait sans autre problème.
A l’arrivée au poste de douane Marocain, y a pas d’ambiguïté : bien venu au Maroc.
5 cm de boue partout (la pluie continue à tomber), la cohue aux guichets, les gars qui veulent te faciliter le passage, limite glauque, bref on a changé de pays. La plupart des Marocains sont des piétons débarqués des bateaux, certains avec les valises à roulettes, mais elles n’ont pas de pneus à crampons et dans la boue c’est pas top. On finit par récupérer nos passeports et on taille la route. Retrait de Dirham à un guichet, plein de la moto et Yallah. Mon GPS se coupe sans arrêt, j’ai eu des soucis de fusibles lors de la prépa et je pense que c’est le fil d’alim, on s’arrête à l’abri et on sort les outils, on n'a pas fait 10 kmça commence bien. Démontage de la plaque phare changement du cordon de connexion, j’espère que ça vient bien de là, et on repart ( plus aucun problème de GPS durant tout le voyage ouf ).


La route se fait sous la pluie, le vent, le froid, tout ce que les motards adorent quoi. J’espérais trouver de la piste après Hassi Berkane vers le barrage Mohamed V mais wouallou c’est tout goudronné. Vers midi on se pose à Taourirt pour manger un bout et se réchauffer un peu. Mouton bien grillé (quand c’est noir c’est cuit) en espérant que ton morceau ce n’est pas celui que t’as vu tomber parterre lors de la découpe et remis subrepticement dans le plat.

Debdou n’est qu’à une cinquantaine de km, on est largement dans les temps, la pluie a cessé, on va donc tenter une variante par l’est, ça fait juste un petit détour de 90 km et on devrait trouver de la piste.

Mauvaise pioche, on va ramasser des tonnes d’eau sur le casque et pas un brin de piste, tout goudronné, heureusement d’ailleurs, vu les conditions climatiques le goudron ce n’est pas si mal. On passe près d’un grand barrage qui n’est pas indiqué sur les cartes, heureusement qu’il y a un vrai pont pour franchir l’oued parce qu’en bas, il y a du jus. Juste avant d’arriver à Debdou je vois arriver en face un camion qui transporte des bouteilles de gaz. Ayant déjà vu comment ces camions sont chargés et les bouteilles empilées, j’observe le haut du camion s’approchant afin de prévenir une chute éventuelle, ce faisant je commets l’erreur de perdre la route de l’œil, grave erreur. Nous allons nous croiser au beau milieu d’une énorme flaque d’eau, lorsque je quitte des yeux le camion pour regarder la route je ne vois qu’un mur d’eau marron projeté par le camion qui n’a bien sur pas ralenti du tout. Je prends une violente gifle de flotte, après 120 km sous la pluie je suis déjà bien rincé, mais là il m’a achevé, j’ai même failli boire la tasse, et le pire c’est que à l’impact, l’eau a pénétré à l’intérieur du double écran de mes lunettes de motos, ce qui fait que j’ai l’impression de regarder depuis l’intérieur d’un aquarium avec les yeux au ras de la surface, surprenant.
Deux militaires nous indiquent la direction d’un gite (le seul hébergement à Debdou) qui se trouve en fait à 8 km en haut du col qui mène au Rekkam. Dans la montée on croise des chasseurs, ils nous disent qu’il n’y a pas d’essence à Debdou, qu’il faut revenir à Taourirt, on verra bien demain, là j’en ai plein les bottes.
Arrivée au gite pas de problème il y a de la place, le patron un français installé depuis peu n’est pas là, mais Makash mouchkil y a de la place on est les seuls clients. C’est des petits gites en dur, pas très couleur locale, mais o surprise il y a des radiateurs électrique d’appoints, et l’elec est en service. On va pouvoir faire sécher notre barda, et se réchauffer, c’est du luxe.
On fait sécher !!!........















Repas sympa le soir, on écoute la météo sur une vieille radio à lampes des années 50, marrant. Le temps ne s’arrange pas, on est à 1500m d’altitude, ça souffle fort et ça caille sévère et les prévisions sont plutôt mauvaises. On verra bien demain on tire plein sud, Inch’allah.

La suite.....

20-10 Debdou Talsinnt 250 Km

Les photos de la journée


Réveil vers 6H00, on refait les bagages, tout a séché, le temps est plutôt froid et nuageux mais il ne pleut pas.
L’étape du jour nous aménera sur le plateau du Rekkam, plateau d’altitude assez désertique (entre 1200 et 1600 m).
Par contre en plus d’être à sec en essence, une fois payé l’hébergement on est à sec en Dirhams aussi. On n’est pas vraiment dans le rythme. Nous redescendons donc à Debdou, à 8 km. Pour le change il y a un petit bureau mais il est fermé. J’aborde un homme en lui demandant ou nous pouvons changer de l’argent et faire le plein, ça semble compliqué, comme d’habitude dès qu’on s’arrête des gens approchent et ça discute, palabre et on finit par trouver une solution, l’épicier du coin accepte de nous changer 50€ (à un cours tout à fait raisonnable) cela nous permettra de faire le plein.

On suit un gars en voiture sur quelques km pour faire le plein d’essence de contrebande qui vient de l’Algérie toute proche. Légèrement éloigné de la route, se trouve la station service improvisée. Des bidons bien rangés sous un arbre, des bouteilles d’eau minérale de 5l, 2l 1l pour mesurer. Ils n’ont que 20l sur place, mais le boss part chercher du rabe, makkach mouchkill, en R18 sur les pistes avec un verre de café au lait coincé dans le cendrier sans renverser une goutte, trop fort.
Quand le jeune préposé au plein arrive avec sa bouteille de 5l remplie d’un liquide rouge, je dis stop. « on veut de l’essence pas du gasoil », après l’avoir senti ça semble bien être de l’essence, de toutes façons on n’a pas vraiment le choix, on verra bien si on tombe en rade au milieu du Rekkam.
Le prix est quasi identique.














On retourne à Debdou, le bureau de change est ouvert, achat des victuailles pour le pique-nique, les éléments de base, sardines à l’huile, vache qui rit, pain, eau, c’est bon on est dans le rythme et fin prêt pour le départ, mais il est déjà 10h00, va pas falloir chômer.
On se refarcit le col à la montée, sur le plateau au km 11 de mon road book on doit trouver une piste sur la droite, arrivé au point on cherche un peu mais visiblement pas de piste. 5 km plus loin une autre piste à droite, visible sur ma carte GPS, on enquille donc, première piste du voyage, ça fait du bien, en, plus très sympa elle zigzague au milieu de petits arbustes mais c’est gras et ça glisse un maximum avec les motos chargées et sur-gonflées. J’en profite pour m’en mettre une dans une ornière bien grasse, pas grave mais rétro cassé et boucle de sacoche aussi.














On arrive sur un plateau où l’on jardine un peu au milieu de gros tas de terre visiblement déversés par des camions, il y en a des dizaines, on se demande d’où ça vient. On retrouve la piste que j’avais prévu, puis à nouveau le goudron pour une trentaine de Km. On quitte le goudron pour prendre une piste plein sud, mais le temps menace et ça caille. J’enfile les vêtements de pluie. La piste déroule sympa, quelques franchissements d’oueds à sec mais on voit que ça a été pas mal remué par les eaux. Bonne idée la combi de pluie, on croise un bel orage qui remonte vers le nord, sur une partie de piste pierreuse, ça tombe dru, il faut faire attention à la piste, au gps, sportif mais ça ne dure pas trop longtemps












Le Rekkam

On traverse en suite une immense étendue, ou l’on peut voir quelques rares campements nomades, vue les conditions climatiques la vie doit être difficile dans ces contrées. Et soudain au détour d’un virage, un oued en cru. Cela nous rappelle des souvenirs.
















Ce n’est pas vraiment la hauteur d’eau qui pose problème, mais plutôt la force du courant et le risque de trou invisible en raison de la boue.
Il est 14h00, on décide de casser la croute et d’attendre voir si ça baisse, vu qu’il ne pleut plus. Des petites bornes en bétons matérialisant le bord du radier en béton nous servent de repère. Au bout de ¾ d’heure le niveau a déjà baissé de 10 à 15 cm, on tente un repérage à pied, mais le courant est quand même encore fort. Nouvelle tentative 20 mn plus tard, ça passe à pied, pas de trou, on y va. Par précaution on passe à coté des motos, Makkach mouchkil. On repart.
On ne va pas bien loin, en fait la piste et l’oued se croisent et se recroisent. Nouveau gué, cette fois le radier en béton est cassé et ça passe pas, on longe l’oued, il y a un passage bien large en amont. Repérage à pied Makkach mouchkil, ça passe On avance.


Au virage suivant, nouveau gué et à nouveau le radier en béton est explosé. En amont pas de passage possible, on décide de longer l’oued par la gauche, on longe un champ fraichement labouré, puis a flan de colline, ça monte, ça descend, passage en dévers dans les cailloux, puis ça devient trop abrupt, genre petit canyon on est à 20 ou 30m au dessus de l’oued, Patrick part en repérage à pied et moi j’ai un gros coup de pompe genre hypoglycémie. Je m’assis, avale deux barres de céréales et bois un coup en attendant le collègue que je ne vois plus. Patrick revient ça passe pas, on aperçoit un autre gué plus loin, mais semble-t-il franchissable et ensuite la piste quitte le petit canyon dans lequel on se trouve. Il faut absolument passer ce pu… de gué, d’autant plus que la pluie recommence.
Demi-tour, un peu avant d’arriver sur le gué l’oued est large, on repère, Patrick passe, je manque me mettre à l’eau en descendant la moto dans la rivière mais ça passe aussi. Ouf !!!.
Le gué suivant passe sans problème et la piste s’éloigne de l’oued, c’est passé.
La piste qui suit ne pose pas de gros problèmes mais c’est bien gras. On fait une quinzaine de kilomètres, on commence à se détendre un peu, Anoual n’est plus très loin quand, au détour d’un virage bordé de petits arbustes, un Marocain saute au milieu de la piste les bras en croix, d’où sortit-il ? que veut-il ? On ne va pas tarder à le savoir…… un autre gué…….
















Il y a un petit canyon pour changer de vallée. Un groupe de nomades se trouve de part et d’autre de l’oued et ils nous expliquent avec des gestes (personne ne parle français) et en jetant des cailloux dans l’eau qu’il ne faut pas passer.
Comment ils ont fait pour traverser eux ?. Il y a un autre gué plus loin facilement franchissable et on aperçoit encore plus loin un petit camion Bedfort rouge très commun au Maroc, avec d’autres personnes autour.
Ils sont là depuis un moment, ils nous montrent la hauteur d’eau maximum depuis qu’ils sont là, ça a du baisser d’au moins un mètre, ils doivent attendre là depuis un bout. Ils nous montrent par ou ils passent en longeant l’oued par la gauche mais même avec une moto de trial ça passe pas. On attend donc avec eux, ils rigolent pas mal et s’amusent à essayer de traverser et sonder l’eau avec une pelle mais personne ne passe. Il est 5 heures, (trois heures pour faire 20 km).
La nuit va bientôt tomber. On demande par geste si on peut dormir par là, un gars nous fait un large signe de la main genre « ou tu veux mon gars ». Pour tout arranger l’orage s’annonce, nuages noirs et tonnerre. On n’a pas de tente, juste les duvets, la nuit s’annonce mouvementée.
Quand deux nomades s’attrapent fermement par les bras et commencent à traverser et petit à petit parviennent de l’autre coté. On les imite avec Patrick (aller et retour bien sûr) le courant pousse fort mais il n’y a pas de trou et le poids des motos devrait suffire. On décide de passer les motos un devant l’autre derrière, ça passe sous les applaudissements du public. Yallah.
Le gué suivant passe sans problème, on salut l’assistance au camion.
La nuit est maintenant tombée, l’orage a éclaté, à chaque éclair on apprécie l’état de la piste, je compte les secondes qui sépare le tonnerre de l'éclair, ça va, ce n’est pas trop près.
On roule cote à cote, sa glisse pas mal, si je passe en phare le GPS s’éteint, en code on ne voit pas grand-chose. 15 km qui semblent une éternité, mais je sais que le village d’Anoual n’est pas loin, J’espère juste qu’il n’y a plus d’oued à franchir. On aperçoit deux ou trois lumières, c’est Anoual yesssss.
On arrive dans le village, un jeune vient à notre rencontre. On demande pour dormir manger faire le plein, mais il n’y a rien ici et nous indique Talsinnt 37 km, tout goudronné, facile.
On prend le goudron sous l’orage. Au bout de 3 ou 4 kilomètres je me retourne, plus de phare de Patrick, demi-tour, je le trouve arrêté moteur éteint au bord de la route. Cela semble venir de l’essence, on sort les frontales le couteau suisse, il y a du jus dans le réservoir, on démonte les durites ça coule, bizarre, on remonte un coup de kick elle repart, s….pe.
Je laisse Patrick devant, la pluie dans la figure les éclairs autour, tout va bien, quand soudain nouvel arrêt, qué passa, redémontage des durites, « et m…. j’avais laissé un robinet fermé ».
On repart, ça fait près d’une heure qu’on a quitté Anoual quand on aperçoit au loin les lumières de Talsinnt, en même temps la pluie s’arrête, c’est fou comment d’un seul coup on a moins froid….
On traverse le village, on nous indique un hôtel plus loin, on traverse le pont, l’oued est proche de passer au dessus. Devant un café un gars nous arrête, je laisse Patrick négocier et je vais plus loin repérer la station service. Patrick me rejoint et me dit qu’on peut dormir au café plus loin, douche chaude repas etc…, je dis ok.
- « On fait les pleins ?, »
- « la station est là elle ne bougera pas, demain il fera jour, j’en ai plein les bottes on se pose et on verra demain ».
Grave erreur.
On décharge les motos quand d’un coup blackout, plus d’elec.

21-10 Talsinnt 0 Km

Les photos de la journée

On s’est donc posé au café glacier Bellevue chez Samir. Malgré la coupure d'électricité on a quand même eu droit à une douche chaude, un bon repas et une soirée au café à discuter avec les Marocains, certains bloqués là une partie de la nuit en raison de la crue de l’oued qui les empêchait de retourner chez eux. On a dormi dans nos duvets sur les canapés du séjour en sous-sol.
Le matin la pluie continue de tomber, l’électricité n’est pas revenue, l’eau courante ne coule plus et ça caille un peu.
Petit déjeuner, tranquillement, Samir pense qu’on devrait avoir de l’essence sans problème. On va voir à la station, mais wouallou, pas d’essence, des nouvelles pompes électronique ont été installées depuis peu, seule une vieille pompe à gasoil peut être utilisée manuellement, pas moyen de siphonner.

Samir se renseigne auprès du patron qui lui dit attendre un groupe électrogène, on va boire un thé en attendant. Puis avec Samir on va faire le tour de Talsinnt chez tous les vendeurs d’essence de contrebande, mais à nouveau wouallou, tous ont du gasoil mais pas d’essence, en raison des pluies les camions venant d’Algérie n’ont pas pu passer. On va se renseigner à la station de taxi ou l’on nous dit que la station d’essence de Beni Tadjite est aussi fermée mais il y aurait un groupe. On téléphone et on nous dit de rappeler plus tard peut être mettront-ils le groupe en route Inch’allah. On va donc boire un autre thé, la pluie s’arrête et on se ballade dans Talsinnt. Un Marocain un peu âgé nous prédit 15 jours de repos à Talsinnt. Il nous amène voir l’oued qui traverse le village, il voulait nous le montrer depuis le balcon du boulanger mais celui-ci refuse, il nous amène donc voir l’oued par un petit chemin qui tient plus des toilettes publiques que d’une rue piétonne, le chemin est miné, mais la vue sur l’oued est quand même impressionnante.
Il nous offre le thé on discute le bout de gras, les gens sont vraiment sympas mais très critiques car ils disent faire partie d’une région délaissée par les autorités, ils ont déjà passé plusieurs jours sans électricité, cela faisait à peine 2 jours qu’ils l’avaient récupérée et sont certains de ne pas la revoir avant plusieurs jours. Mais il n’y a pas grand-chose à faire. C’est jour de souk on fait quelques emplettes. Il est évident qu’on va rester la journée scotché à Talsinnt. Couscous avec Samir, sieste, thé.


















On va se déclarer à la gendarmerie, où les gens viennent se faire charger les portables grâce au groupe. Samir en profite pour moudre son café grace au moulin à café électrique que l'on a porté jusqu'à la gendarmerie en prévision de la soirée.
On repasse à la station service mais toujours pas de groupe. Samir négocie pour nous avec le chauffeur d’un pick-up qui part sur Gourrama afin qu’il nous porte 40 l d’essence. Il devrait être de retour vers 17h00, Inch’allah.
Finalement l’essence arrive, on fait les pleins un peu de mécanique, demain on repart.

Le paddock dans la cour















C’est pas de la contrebande
Merci Samir pour ton aide toute la journée.

22-10 Talsinnt Merzouga 291Km


Les photos de la journée


Départ à 7h00, toujours pas d’électricité ni d’eau on abandonne lâchement Samir et ses amis à leur sort, tous les gens avec qui nous avons parlé ne rêvent que d’une chose, venir en Europe, qui représente l’eldorado pour eux, avec une préférence ces derniers temps pour l’Espagne, vu les conditions de vie et les perspectives on peut comprendre.






Départ de chez Samir
Sur ces pensées on reprend la route direction Beni Tadjite qui était notre destination de la deuxième étape, mais vu le village et vu l’accueil que l’on a reçu, Talsinnt c’était bien mieux. On prend la piste direction le col de Belkhacem. C’est bien gras et encore humide, si l’on avait pu partir de Talsinnt la veille je pense que l’on aurait bien galéré sous la pluie. La piste est facile à suivre, c’est tout droit avec de temps en temps des lits d’oued et des ravinements à franchir, puis arrive le fameux col de Belkhacem, Le coté nord ne pose pas de problème, par contre la descente de l’autre coté est un peu plus raide.
De belles marches avec de grosses pierres, deux épingles, il faut rester concentrer mais rien de difficile (pas de photos dommage).
Le col au fond


La montée


La piste est plus sympa à suivre, aucune trace, on est les premiers à passer après la pluie. Un autre gué à franchir, on fait un petit pont avec des pierres, ça passe sans trop de problèmes. On retrouve le goudron vers Tazouguerte.
Puis la N10 qui longe l’oued Guir, et l’on peut voir les dégats des innondations. La rampe d’accés au pont qui franchit l’oued en direction de Errachidia a été emportée et les engins sont en train de la refaire, le café à l’intersection semble avoir subit de gros dégats, les fondations sont à nues.
On va jusqu’à Boudnib pour refaire les pleins. Il n’y a plus de station depuis lurette, la seule possibilité c’est de l’essence en bidons, on trouve rapidement la "boutique", demande le prix, 150 dirham, oups il y a inflation dans le sud. On n’a fait que 100 km on n’a donc besoin que de 5 l chacun on ne va pas chipoter, il n’y a pas d’autre choix et le ‘’pompiste’’ le sait bien.
Des jeunes nous disent que l’on ne peut pas franchir l’oued, il y a trop d’eau, on va bien voir.


En effet, il y a beaucoup d’eau, on cherche un passage, on repère à pied et après une demi-heure d’essais infructueux et les pieds mouillés on abandonne.


L'oued Guir
On décide donc de prendre la route d’Errachidia et de rejoindre Erfoud par la route. On reprend le goudron et traverse le pont en réfection. S’infuser 150 bornes de goudron, voire plus si on va à Merzouga comme prévu, surtout après une journée de farniente, ne m’enchante qu’à moitié.

Après le pont, une piste tire vers le Sud Est en direction donc de la piste que l’on voulait faire. Je propose à Patrick de tenter le coup, on verra bien. Yallah on enquille.
La piste disparait rapidement après la traversée de ce qui doit être un lit d’oued mais sec. On continue en hors piste au GPS, ce n’est pas tout plat, il y a des trous et des bosses, mais makkach mouchkil ça passe sans soucis (c’est là que l’on ne regrette pas de ne pas avoir de 4x4 suiveur). Et au bout d’un demi heure on finit par tomber sur la piste.

La piste Boudnib Erfoud
C’est tout droit pendant presque 20 km, la piste longe une falaise, puis on arrive dans une zone de petits canyons et ravins creusés par les eaux qui imposent de tours et des contours, c’est assez sympa à rouler, on jardine un peu, fait demi-tour et finit par trouver la sortie.
On descend ensuite sur une vaste étendue plane avant de tirer plein Est en direction de l’Algérie pour contourner une barrière rocheuse et revenir ouest sud ouest vers l’Erg Chebbi.
T'es passé par ou ??
C'est tout droit
On arrive en vue de l’erg, en 10 ans, les hôtels ont poussé tout le long, le village de Merzouga a explosé, on ne reconnait rien. On fait le plein d'essence, (pas vu de station depuis Nador), en bidon encore. Passage devant Ksar Sania, le premier hôtel implanté là par un couple de français ou nous avions dormi il y a 10 ans, c’est la désolation, il a été en partie détruit par les inondations en 2006 et ravagé par la dernière inondation, on n’ose même pas s’arrêter. Stop au dernier hôtel sur la route de Taouz.
Bonne journée, par contre les nouvelles ne sont pas bonnes, la piste pour Zagora après Taouz est impraticable, l’oued Rheris déborde et personne n’est passé depuis des jours.
On verra bien demain

L'erg Chebbi au loin

23-10 Merzouga Mhamid 320Km

Réveil 6h30, trop tard pour le lever de soleil sur les dunes, tant pis. Au programme un grand classique du Sud Marocain que nous avions fait en 98, à la boussole et la Michelin.

Tout le monde nous a confirmé que le passage de l’oued Rheris après Taouz n’était pas possible, et comme on commence à en avoir un peu assez des pieds mouillés, on remonte sur Rissani pour passer l’oued à gué.La route avait été coupée la semaine précédente par les inondations, et il en reste encore les traces, de nombreux jardins sont encore sous l’eau.
On en profite pour faire un complément d’essence sans oublier les sardines, la vache qui rit, le pain et l’eau

Les dunes de Merzouga


L’oued Rheris à Rissani


On franchit donc l’oued à la sortie de Rissani le niveau de l’eau n’est pas si élevé. Une vingtaine de kilomètres sur le goudron et on enquille la piste. On passe de grandes pleines désertiques et dans les parties hors piste aucune trace. Les pluies ont tout effacé





C’est sympa de faire sa trace


Je te prends......................................

tu me prends …………………………………………en photo


On continue à tirer plein sud, on voit des traces d’un 4x4 qui s’est planté dans la boue bien profond. Il faut faire attention à bien choisir sa route, il y a une croute de terre séchée en surface et dessous c’est boueux et ça colle. J’essaie de me repérer à la couleur du sol, plus c’est foncé plus ça craint. Arrivée au lac Maider qui est vraiment un lac avec de l’eau et pas seulement un dessin sur une carte, ça parait assez incroyable, il y a deux ans nous étions passé là dans le vent de sable, et comme dirait l'ami JF c'était sec comme les c....les à Topin, là on manque s'embourber.
Le lac Maider

Un peu plus au sud du lac, l’eau a disparue et l’herbe a déjà poussé, c’est tout vert, on roule sur un golf.


On finit par recouper nos traces de 2006 et je reconnais le village de Fougani, perdu au milieu de rien, enfin presque. A la sortie du village les labours ont commencé pour profiter de l’arrosage récent, ce n’est plus l’âne ou le chameau qui tire le soc, mais un beau tracteur rouge comme ceux qu’on offre aux gamins ( on en verra pas mal durant le séjour). On contourne les cultures et salut les laboureurs.
Au loin une petite caravane (toute petite hein, 5 chameaux) des nomades qui déménagent.

On repique vers l’ouest et comme prévu on repasse à l’auberge Marabout deux ans plus tard. Arrêt déjeuner, Tajine Kefta, toujours aussi bon, c’est le frère ce coup-ci qui nous reçoit


Après un bon repas, ¼ heure de sieste, on reprend la piste, en espérant ne pas crever ce coup-ci comme il y a deux ans, hein Patrick. On va prendre une piste plus au sud, longeant la frontière Algérienne qui doit nous mener à Mhamid. Pas de grande difficulté la piste est facile jusqu’au poste militaire. On s’arrêtera pour donner le pain de notre picnic à un jeune berger nomade croisé sur la piste. Au fort militaire, petite pause dans la minuscule palmeraie autour du puits.

Un jeune berger.

Passé le fort, j’essaie de couper au GPS mais on se plante sur une petite colline ou se mêle pierres et sable, on préfère abandonner et contourner. Ensuite la piste longe une barrière rocheuse et devient très cassante, ça tabasse pas mal.

Au milieu de la piste, des cailloux deux piquets une chaine, stop : « Papiers s’you pli ». Un jeune militaire descends de la colline voisine, recopie nos passeports, décroche la chaine (de mobylette) et nous laisse passer.
La piste finit dans une petite palmeraie, puis traversée d’un village, les femmes font la lessive dans l’oued. On reprend le goudron, plein d’essence à Tagounite. Séance bricolage sur les durites de la moto de Patrick.

Arrivés à Mhamid, les jeunes rabatteurs nous sautent dessus, il ne doit pas y avoir beaucoup de monde, Patrick va inspecter l’hôtel Sahara, il ressort en faisant non de la tête, ça doit vraiment pas être terrible.
On remonte vers le nord, on trouve un hôtel camping, on est les seuls clients on négocie une chambre individuelle au prix de la double. Petite inspection de la moto et je m’aperçois que le câble d’embrayage s’effiloche et est près à casser, on le remplace en deux temps trois mouvements.

Excellente journée, sans aucun problème ni galère, superbe piste, gros dodo, demain l’erg Chegaga.

La suite.........